dimanche 22 mai 2016

Irlande - Vikings, Connemara et Mayo


Nous reprenons le bus pour nous rendre à Dublin. Arrivés en ville, nous reprenons un autre bus pour nous arrêter a Trinity College. Nous remontons Dame Street et finissons par atteindre notre destination, Dublinia, près de Christchurch Cathedral (la plus vieille de Dublin).

Ce musée nous permet de partir sur les traces des vikings, premiers habitants et fondateurs de Dublin. Comme il est notifié sur la brochure, Dublinia, c'est "explore, learn & discover" Dublin au temps des vikings.

Arthur Leroy et les Vikings
Nous apprenons plein de choses sur la fondation de la ville. Le premier niveau nous fait rencontrer les vikings à travers des scènes reconstituées (habitat viking, bateau, ....).


Une rue de Dublin au moyen âge
Une punition à Dublin au moyen âge
Le second niveau aborde Dublin au temps médiéval avec son expansion et ses misères (famine, peste, crime, ...).

Enfin, le troisième et dernier niveau nous en apprend un peu plus sur le travail des archéologues avec des ateliers interactifs qui ont passionnés les enfants. En fait, l'ensemble du musée les a captivés, surtout les vikings.

A la sortie du musée, les estomacs crient famine. Nous trouvons un Fish 'n Chips dont le menu comporte des Fish 'n Chips sans gluten. Ce sera donc le menu du jour, depuis le temps que j'attendais ce moment.

Mémorial de la Famine
Nous passons l'après-midi à nous promener dans Dublin. Nous allons rendre visite au mémorial de la Famine. La Famine, avec un grand F, a touché l'Irlande au XIXème siècle. Les champs de pomme de terre ont été entièrement ou partiellement détruits par le mildiou 3 années de suite entraînant une famine sans commune mesure. En 1841, la population irlandaise comptait plus de 8 millions d'habitants, vingt ans plus, l'Irlande ne comptait plus que 6.3 millions d'habitants. La famine a poussé nombre d'irlandais à s'exiler aux USA principalement.

La rectitude des maisons géorgiennes
Après la visite au monument, nous poursuivons notre ballade à travers la ville, déambulant dans des rues aux maisons géorgiennes.

En fin d'après-midi, nous prenons le bus en sens inverse pour rentrer au camping, passer notre dernière soirée dans la capitale.

Nous quittons Dublin en fin de matinée. Notre route nous amène de l'autre côté de l'Irlande, aux abords de Galway. Après avoir roulé tout l'après-midi, nous nous arrêtons sur un parking de pub pour passer la nuit.

Pub à Galway dans le quartier Latin
Nous repartons de bon matin pour atteindre Galway. Nous nous arrêtons le temps de visiter la ville car il fait froid et il commence à pleuvoir. D'ailleurs la pluie va nous suivre toute la journée alors que nous allons entrer dans le Connemara.

En quittant Galway, nous suivons la route du littoral puis nous entrons dans le Connemara -  vous savez celui de l'autre vieux chanteur réac - terre brûlée et ainsi de suite.

Sur la route... Sous la pluie...
Connemara, quel nom mythique pour une terre mythique, une lande gorgée d'eau où les tourbières sont reines, où paissent les moutons, où l'horizon s'élargit, s'éloigne quand on croit être au bout de celui-ci, où montagnes et collines battues par des vents sifflant leurs colères envers des hommes qui osent encore s'y accrocher, où les lacs prennent le nom de Lough avec leurs eaux noires et aux rives teintées de rouge. Le Connemara, une terre isolée comme punie par un démiurge parce qu'elle est trop belle pour être conquise par les Hommes. C'est encore mieux décrit que le vieux chanteur réac l'avait fait !!! - un peu d'autosatisfaction, ça fait du bien.

Après cette envolée poétique, reprenons le cours de notre aventure. Nous nous arrêtons au visitor centre du Connemara national park. Nous voulons passer la nuit sur le parking mais celui-ci n'est pas du tout droit. Finalement, nous continuons plus loin, 13 kms de plus, et nous passons la nuit à Clifden.

Le lendemain, nous revenons au visitor centre et trouvons une place à peu près droite, du moins le temps d'aller escalader Diamond Hill.

Le temps est revenu au beau - beau pour le Connemara, c'est sans pluie (250 jours de pluie par an!!!).

L'objectif du jour !
Nous nous équipons et commençons l'ascension. Toujours pas de pluie mais énormément de vent. Nous avançons et arrivons au sommet (445 m) après un passage sur un sentier de crête. Le vent est toujours de la partie et parfois, nous devons hurler pour nous entendre.

Le chemin vu du sommet
Superbe vue (autosatisfaction) !!!

Randonnée pédagogique, le maître et ses élèves
De là-haut, le panorama est splendide, nous avons une vue à 360°, allant de la mer aux montagnes environnantes. Nous voyons aussi Kylemore Abbey qui nous paraît bien petite au fond de la vallée.

La descente, faut pas tomber !!
En redescendant, le temps à l'air de vouloir s'améliorer, toujours pas de pluie, un peu moins de vent et une température en hausse (nous frôlons les 13°C !!!).

Nous déjeunons sur le parking puis nous nous remettons en route pour faire la Bog Road, la route des tourbières. D'ailleurs depuis notre entrée dans le Connemara, de nombreuses tourbières bordent les routes. La tourbe est toujours exploitée. C'est d'ailleurs le début de l'arrachage, puis vient ensuite le séchage (période plus ou moins longue - ça dépend de la pluie) et enfin le ramassage (début d'automne avant les grands froids).

Tiens, un jeune en fugue !
La route suit des tourbières mais aussi des Loughs (lacs) aux eaux noires. Les moutons sont les seuls "habitants" que nous croisons - mis à part les rares voitures et CC. La route est chaotique et à une voie seulement. Il faut donc être attentif lors des croisements avec les véhicules venant en sens inverse.

Sur la route..
En fait, toute la beauté du Connemara se trouve le long de cette route, les couleurs changent avec les lumières du jour. Dès qu'un nuage passe, tout devient triste, morne voire effrayant, les lacs paraissent plus sombres et propices à abriter je ne sais quel monstre ou bien de la lande, les légendes peuvent prendre vie. Mais dès que le soleil apparaît, les couleurs refont leur apparition, la lande ne devient plus hostile mais se pare de couleur dorée, les rares ajoncs éclatent en mille étoiles mouvantes sous les assauts du vent constant, les surfaces des loughs reprennent une couleur argentée faisant oublier la noirceur de leurs eaux.

Mais les tourbières sont un environnement hostile (95% d'eau) où les plantes et animaux les peuplant ont trouvé des stratégies pour survivre. La Drosera fait partie de cet environnement et doit sa survie aux animaux qu'elles attrapent.

Le soleil sur la tourbe
Nous sortons de la Bog Road puis filons en direction de Leenaun, au fond d'un fjord. Nous nous posons le long du fjord.

Vue du camping-car au petit matin.
A peine arrêté, un autre CC français s'arrête. Nous faisons connaissance. Ils viennent de Haute Loire, pas loin de "chez nous". Tout comme nous, ils n'apprécient pas trop les villes et préfèrent les espaces sauvages.

Puis le froid et la fatigue aidant, nous nous replions dans nos CC respectifs pour passer une bonne nuit réparatrice.

Comme le temps est au beau fixe, il fait beau et il n'y a pas presque pas de vent, nous nous dépêchons de quitter Leenaun pour aller à l'assaut de Croagh Patrick, la montagne sainte des Irlandais.

Nous disons au revoir à nos nouveaux amis, puis nous nous mettons en route pour ne pas arriver trop tard au pied de la sainte montagne.

Un tout petit bout de la Delphi Valley
Notre route passe par la Deplhi Valley, une somptueuse vallée avec en son centre une rivière réputée pour ses poissons. Avec la traversée de cette vallée, nous quittons le Connemara pour arriver dans le Mayo.

Nous remontons toute la vallée pour atteindre un lac de montagne. La route est en bordure du lac. Les montagnes environnantes ont l'air de nous écraser tant elles paraissent hautes. La végétation basse et légèrement courbée par une brise matinale accompagne notre route. Le thermomètre indique 5°C, mais il est encore tôt dans la matinée.

Nous finissons par arriver au pied du Croagh Patrick.

Au pied du Croagh Patrick
La montagne ne mesure que 765 m, mais cela représente quand même un dénivelé de 760 m à gravir, puisque le départ se fait presque en bord de mer.

C'est sur cette montagne que le Saint Patron des Irlandais s'est isolé pendant 40 jours et 40 nuits pour prier et jeûner. Lors de cet ermitage, il fut assailli par les "oiseaux noirs" que les auteurs transformeront plus tard en démons et en serpents et dont Patrick délivrera l'Irlande.

Toujours est-il, qu'il faut grimper et on est là pour ça !!! Nous nous équipons, prenons le pique-nique et nous entamons la montée.

Cette montée est faite chaque année par des milliers de pèlerins (env. 30 000) lors du dernier dimanche de juillet. Certains le font pieds nus. Pour les Irlandais, ce pèlerinage symbolise la victoire du Bien sur le Mal. C'est surtout une victoire sur soi-même comme nous allons le voir.

15 minutes et je râle déjà ! Mais je serai la première en haut ! Na !!
Le début de la montée est assez tranquille. Le dénivelé est prononcé mais les efforts ne sont pas violents.

Il n'y a pas de chemin à proprement parler, comme on pourrait s'y attendre. Il faut suivre le flot des gens qui montent en direction du sommet.

Une pause s'impose
Après plus d'une heure de marche, nous nous arrêtons pour reprendre un peu de forces, et surtout s'assurer que les petites jambes de tout le monde sont encore capables de continuer à grimper.

Check up terminé, nous reprenons notre ascension vers le sommet.

Y a plus qu'à monter !!
Et là, au détour d'un virage nous voyons le sommet, tout proche de nous, pas très loin mais très haut !!!

En effet les derniers 200 - 250 mètres de dénivelé se font par une pente allant jusqu'à 45° !!! Un véritable mur qu'il nous faut gravir pour arriver tout en haut de la Sainte Montagne.

Les enfants, en tête, impriment le rythme de montée. Je les suis, tout de suite derrière Baptiste, enthousiaste de participer à une telle ascension. Stéphanie ferme la marche, montant à son rythme.

Nous doublons quelques personnes, qui galvanisées en voyant Baptiste et Florine grimper, se remettent en marche, essayant de les suivre.

We did it !!!
Finalement au bout de 36 minutes d'effort, Florine atteint le sommet, suivie de Baptiste. Stéphanie nous rejoindra quelques minutes plus tard. Les gens sont impressionnés par la prestation de Baptiste. Certains le félicitent. Un trio de français en WE prolongé pour randonnée font partie de ceux qui félicitent Baptiste pour son exploit. Il a seulement eu du mal dans les derniers 100 m de montée (pas de dénivelé !!!).

Y a plus qu'à descendre !!!!
Nous mangeons, puis nous entamons la redescente, plus périlleuse que la montée. Ceux qui montent continuent à féliciter Baptiste - "He's brilliant" dans le texte. Sans mentir, c'est sûrement le plus jeune de la journée à avoir fait l'ascension du Croagh Patrick.

Arrivés en bas, il fait chaud et comme il fait chaud, nous mangeons une glace, bien méritée après notre exploit du jour.

Clew bay et le port de Rosmoney
Nous reprenons la route et nous nous arrêtons en fin d'après-midi sur un petit port au dessus de Westport, isolé du monde au fond d'une baie.

Demain, nous continuerons notre remontée dans le Mayo (je sais d'habitude on descend le Mayo !!! - lol c'est la fatique de Croagh Patrick).


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire